QUE SIGNIFIENT LES ÉLECTIONS POUR L’AVIATION GÉNÉRALE?

L’un des défis de la rédaction d’un magazine comme Flight est qu’au moment où ces mots seront lus, tout ce qui suit sera peut-être obsolète et aura l’air carrément désuet. À l’heure où j’écris ces lignes, la poussière continue de se poser sur ce qui a été une semaine sans précédent à Ottawa, avec la démission spectaculaire de la ministre des Finances et vice-première ministre le matin même, alors qu’elle était censée présenter l’énoncé économique de l’automne dans l’après-midi. Il y a quelques heures à peine, notre premier ministre, habituellement friand de photos et d’extraits sonores, a présidé à la prestation de serment de ministres fraîchement nommés, sans faire de déclaration et en évitant les journalistes. À l’heure où vous lirez ces lignes, Justin Trudeau sera peut-être encore premier ministre, nous serons peut-être en pleine course à la direction du parti libéral et nous serons peut-être en pleine campagne électorale. L’incertitude règne.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour l’Aviation Générale?  

En somme, pour l’Aviation Générale, comme pour tout ce qui relève de la compétence du gouvernement fédéral, il faut s’attendre à ce que la gouvernance soit reléguée au second plan par rapport à la politique jusqu’aux prochaines élections. Il ne faut pas s’attendre à ce que la Chambre des communes adopte des initiatives politiques majeures, qu’elles soient liées à l’aviation ou non. Le seul petit point positif dans tout cela est que le ministère des Transports, dont a hérité Anita Anand après le départ du député montréalais Pablo Rodriquez pour de plus verts pâturages provinciaux, a été maintenu, et que Mme Anand a été déchargée de la responsabilité du Conseil du Trésor.

 

Depuis le départ de l’ancien astronaute Marc Garneau en 2021, le portefeuille des transports a vu défiler plusieurs ministres, ce qui laisse penser que le dossier n’était pas une priorité pour le gouvernement Trudeau. Mme Anand représente un certain niveau de stabilité et sera mieux à même de se concentrer sur les questions de transport après avoir quitté le Conseil du Trésor.

 

Toutefois, il ne faut pas s’attendre à ce que l’Aviation Générale fasse l’objet d’une attention particulière au cours des mois ou des semaines qui nous séparent des prochaines élections générales. Il faut s’attendre à ce que la ministre des Transports concentre ses efforts sur des questions plus intéressantes pour les électeurs, telles que les frais des bagages à main et d’autres frais des compagnies aériennes.  Des élections sont inévitables en 2025, au plus tard en octobre, mais plus probablement avant. Si l’on en croit les sondages, il est probable que le Canada aura un nouveau gouvernement dirigé par le Parti conservateur du Canada.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour l’Aviation Générale et que peuvent faire la COPA et l’AG pour s’y préparer?  

 

Pour des organisations comme la COPA, un changement de gouvernement est une nouvelle perspective. Il y aura de nouveaux ministres, un nouveau personnel ministériel et de nouveaux députés à la Chambre des communes. Certains seront peut-être des pilotes et des passionnés d’aviation, et il convient de les identifier, mais la plupart d’entre eux seront une page blanche. Nous devons être prêts à nous impliquer auprès de ces nouveaux visages pour partager notre message sur l’importance de l’Aviation Générale et nos préoccupations sur des sujets tels que les mandats réglementaires, la disponibilité du carburant et la perte d’aéroports.

 

Bien que les sondages indiquent que les conservateurs remporteront beaucoup plus de sièges dans les circonscriptions urbaines que lors des élections précédentes, ils continueront probablement à dominer dans les zones rurales. Le genre de zones où l’on trouve de petits aéroports sans service aérien régulier. Le genre d’endroits où l’Aviation Générale non seulement prospère, mais est souvent une bouée de sauvetage. Cette meilleure connaissance des réalités du Canada en dehors des grands centres urbains, combinée à un fardeau fiscal et réglementaire moins lourd, devrait aider notre prochain gouvernement à mieux comprendre la valeur de l’Aviation Générale pour le Canada et les Canadiens. Les possibilités sont là; c’est à nous de les saisir.