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Des chercheurs de l’Université de Waterloo transforment la formation des pilotes au Canada

Crédit photo: l’Université de Waterloo
Publié à l’origine par le Waterloo Institute for Sustainable Aeronautics (WISA) sur le site web de l’Université de Waterloo le 23 janvier 2024.

Les chercheurs de l’Université de Waterloo franchissent des obstacles en utilisant la technologie de suivi oculaire pour transformer la formation des pilotes au Canada.

Alors que le Canada cherche un moyen de remédier à sa pénurie persistante de pilotes, les chercheurs de l’université de Waterloo pensent qu’une solution pour réduire le coût de la formation est en vue.

Grâce à un financement du gouvernement canadien, par l’intermédiaire de l’Agence fédérale de développement économique pour le Sud de l’Ontario (FedDev Ontario), des experts du Waterloo Institute for Sustainable Aeronautics utilisent une nouvelle technologie pour étudier l’évolution des mouvements oculaires au fur et à mesure que les élèves pilotes apprennent à piloter. Leur recherche contribuera à une évaluation plus objective du niveau de compétence d’un pilote et rendra la formation des pilotes moins coûteuse, plus efficace et plus inclusive.

Bien que l’étude soit actuellement en cours, la doctorante Naila Ayala a déjà établi des différences entre les pilotes novices et les pilotes experts qui pourraient conduire à des améliorations dans la formation des pilotes, ce qui pourrait aider les nouveaux pilotes à prendre l’air plus tôt.

Spécialiste du comportement visuo-moteur et du regard, dont les recherches sont ancrées dans les neurosciences des systèmes, Mme Niechwiej-Szwedo a déjà montré que le suivi des mouvements oculaires peut révéler la manière dont un individu traite les informations, ce qui est étroitement lié aux comportements qui s’ensuivent. En 2019, elle a commencé à appliquer ces connaissances au domaine de la formation des pilotes.

Les recherches qu’elle a menées à la WISA arrivent à point nommé. Le Canada a besoin de nouveaux pilotes – selon une estimation, plus de 7 000 d’ici 2025. L’augmentation du nombre d’élèves-pilotes potentiels et l’amélioration de leur formation pourraient contribuer à combler cette lacune. L’oculométrie pourrait être un outil précieux dans les deux cas.

WISA utilise les fonds fournis par FedDev Ontario pour soutenir l’équipe de recherche de Niechwiej-Szwedo, qui a mis au point un système synchronisé permettant un enregistrement continu des mouvements oculaires et des données de performance de vol dans un simulateur de vol haute-fidélité.

Pour ce faire, Niechwiej-Szwedo s’est associée à AdHawk Microsystems. Cette société basée à Waterloo a inventé un nouveau type de traqueur oculaire à faible consommation d’énergie, de qualité recherche, qui utilise un système de micromiroirs pour balayer les yeux à l’aide d’un faisceau de lumière au lieu d’utiliser des méthodes moins efficaces basées sur des caméras.

L’expertise est associée à un modèle distinct de comportement du regard. (Ayala, Zafar et al., JEMR 2023). Crédit photo: l’Université de Waterloo

La première phase de cette recherche a impliqué des étudiants diplômés de Waterloo – dont le capitaine Laura Lester, officier de l’Armée de l’air royale canadienne – qui ont apporté leur expertise pour développer le protocole expérimental qui est maintenant utilisé dans le cadre d’une étude longitudinale. Cette étude, menée par l’étudiante en doctorat Claudia Martin Calderon, utilise des mesures continues ou répétées pour suivre des individus sur des périodes prolongées.

Au cours de la deuxième phase, l’équipe de recherche va acquérir de nouvelles connaissances sur la manière dont les mouvements oculaires et le comportement du regard évoluent au fur et à mesure que les élèves-pilotes acquièrent de nouvelles compétences. Chaque élève participant est testé trois fois dans le simulateur de vol : d’abord au début de la formation, ensuite après 10 heures de formation au pilotage et enfin après l’obtention de la licence de pilote privé. La façon dont les yeux de l’élève pilote se déplacent, les schémas de balayage et la durée de la fixation oculaire sont tous enregistrés à ces trois étapes. Cette recherche fournira des informations cruciales sur les biomarqueurs objectifs associés à l’apprentissage des compétences et au développement de l’expertise.

Les informations tirées de ces tests pourraient expliquer pourquoi certains élèves-pilotes réagissent mieux aux informations, pilotent un avion plus efficacement et apprennent plus vite que d’autres. De tels résultats pourraient révolutionner la formation des pilotes.

Par exemple, le temps et le coût actuellement nécessaires à l’obtention d’une licence de pilote peuvent constituer de formidables obstacles pour les étudiants en herbe. Mais si les recherches de Niechwiej-Szwedo aboutissent à une formation de pilote basée davantage sur les compétences et moins sur un nombre arbitraire d’heures de vol, ces obstacles pourraient être surmontés et le temps et le coût nécessaires pour devenir pilote pourraient être réduits. Cela rendrait la formation au pilotage plus accessible aux personnes qui n’en ont pas les moyens actuellement. Cela permettrait également d’économiser du carburant et de préserver l’environnement.

“La formation aéronautique est déjà de haut niveau ; cependant, la mise en œuvre de la technologie d’oculométrie pourrait faire progresser la formation des pilotes à un niveau supérieur en fournissant aux instructeurs des informations qui ne sont pas disponibles actuellement”, explique Mme Niechwiej-Szwedo. “Par exemple, l’examen des schémas de balayage oculaire pourrait révéler pourquoi certains pilotes commettent des erreurs pendant un vol. Peut-être que les élèves-pilotes ne regardent tout simplement pas les informations pertinentes à un moment critique, et ce comportement pourrait être enseigné.

“L’industrie s’intéresse de près à cette technologie”, ajoute-t-elle. Elle espère pouvoir déterminer l’efficacité de sa méthode de suivi oculaire dans la formation des pilotes d’ici le printemps 2024.

WISA a reçu près de 9,2 millions de dollars de FedDev Ontario et soutient 38 projets de recherche à impact, dont la recherche de Niechwiej-Szwedo.

Préserver les aéroports de l’Ontario: Un appel à l’action dans un contexte de crise

BCATP wartime hangar at Picton Airport (CNT7)
Hangar de guerre du PEACB à l’aéroport de Picton (CNT7)

Ces dernières années, une tendance inquiétante est apparue dans les municipalités de l’Ontario: la cession des aéroports locaux. Ce changement d’orientation, motivé par l’attrait des opportunités de développement commercial, menace l’existence même d’infrastructures aéronautiques vitales. Les répercussions vont au-delà des simples désagréments et touchent les services publics et le rôle essentiel de l’aviation générale.

Le Conseil de gestion des aéroports de l’Ontario (AMCO) a tiré la sonnette d’alarme sur la situation précaire dans laquelle se trouvent les aéroports de la province. Les municipalités choisissent de vendre les petits aéroports et aérodromes, ce qui pourrait conduire à leur réaménagement à des fins autres que l’aviation et, en fin de compte, à leur fermeture. Cette situation représente une menace importante pour les services publics et les possibilités offertes par l’aviation générale.

Chris Wood, président d’AMCO et directeur de l’aéroport international de la région de Waterloo, souligne l’importance cruciale des aéroports en tant qu’infrastructures municipales. Il affirme que les aéroports ne doivent pas être considérés uniquement comme des centres de profit, mais qu’ils doivent être reconnus pour leur rôle de moteur économique et de composante essentielle de communautés prospères. Qu’il s’agisse de faciliter les évacuations médicales d’urgence ou de servir de terrain d’entraînement pour les pilotes en herbe, les aéroports jouent un rôle à multiples facettes dans la société.

AMCO affirme qu’il existe une lacune dans la perception publique de la valeur sociale des petits aéroports et aérodromes. Plutôt que de les considérer comme des dépenses lourdes, ces installations devraient être reconnues comme des actifs municipaux dignes d’investissement. Mark Van Berkel, président-directeur général de la Canadian Owners and Pilots Association (COPA), se fait l’écho de ce sentiment en affirmant que les aéroports sont indispensables à l’aviation générale.

L’importance des aéroports va au-delà des simples centres de transport. Ils servent de lignes de vie en cas d’urgence, garantissant un accès rapide aux services de santé essentiels et contribuant aux opérations de sécurité publique. En outre, ils jouent un rôle vital en soutenant les communautés éloignées et en facilitant les services essentiels tels que l’entretien des infrastructures hydroélectriques.

Malgré le besoin pressant de remédier à la pénurie de logements et de stimuler la croissance économique, AMCO met en garde contre le sacrifice d’infrastructures essentielles pour des gains à court terme. Le rythme rapide du développement et l’attrait d’autres options d’utilisation des terres constituent une menace existentielle pour les aéroports établis. Sans une action concertée, l’Ontario risque de perdre une infrastructure vitale qui sous-tend l’innovation et le progrès économique.

En tant qu’ardent défenseur des propriétaires et des exploitants d’aéroports en Ontario, AMCO reste déterminé à préserver la viabilité des aéroports. De même, la COPA se fait l’écho des efforts de plaidoyer de l’AMCO dans le but de faire progresser, de promouvoir et de préserver la liberté de voler des Canadiens, en veillant à ce que l’infrastructure aéronautique en Ontario et dans l’ensemble du pays reste accessible et prospère pour les générations à venir.

Fonds fédéraux pour renforcer la sécurité aérienne dans l’Ouest

Le 5 décembre, le ministre des Transports, Pablo Rodriguez, a annoncé que le gouvernement du Canada investit dans huit aéroports de la Colombie-Britannique.

« Notre gouvernement sait que les aéroports locaux et régionaux offrent des services essentiels à la population canadienne et aux entreprises locales », a fait valoir M. Rodriguez. « Nous investissons dans nos aéroports locaux pour bâtir des communautés plus sécuritaires, plus saines et plus fortes partout au Canada. »

Dans le cadre du Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires de Transports Canada (TC), un nouveau financement de plus de 12 millions de dollars (M$) sera accordé à 8 aéroports en Colombie-Britannique pour des projets et l’achat d’équipements qui contribueront à assurer la sécurité des activités aéroportuaires pour les passagers, les membres d’équipage et le personnel des aéroports.

Voici la liste des aéroports qui recevront des fonds : Bella Bella à Campbell Island (5 527 913 $ pour l’amélioration de l’aire de sécurité d’extrémité de la piste 13-31); Campbell River (558 375 $ pour l’achat d’un camion chasse-neige 4×4); West Kootenay à Castlegar (2 359 820 $ pour la réfection et l’agrandissement de la voie de circulation et de l’aire de trafic 5); Kamloops (2 091 362 $ pour la réfection de l’aire de trafic 1); Nanaimo (346 860 $ pour l’achat d’un chargeur); Quesnel (491 500 $ pour l’achat d’une balayeuse); Northwest à Terrace-Kitimat (108 599 $ pour le remplacement des feux d’approche omnidirectionnels de la piste 15); et Tofino-Long Beach (533 631 $ pour l’achat d’un chargeur).

Les améliorations apportées à la piste de Bella Bella comprennent le retrait des roches et du terrain qui pénètrent dans l’espace aérien de décollage et d’atterrissage, précise TC, ce qui est particulièrement important en cas de sortie de piste. Les équipements à Campbell River, à Nanaimo, à Quesnel et à Tofino-Long Beach serviront au maintien des surfaces pour les mouvements d’aéronefs, et à l’enlèvement et au contrôle de la glace et de la neige sur les surfaces côté piste, telles que les pistes, les voies de circulation et les aires de trafic.

Le projet d’agrandissement de la voie de circulation à Castlegar permettra d’avoir plus d’espace entre les aéronefs, explique TC, ce qui améliorera l’efficacité et la sécurité lorsque plus d’un aéronef est présent. De multiples activités aériennes peuvent se produire pendant les activités aériennes d’extinction des incendies dirigées par la base provinciale d’avions-citernes forestiers située à Castlegar, ce qui permettra aux aéronefs d’atterrir et de remplir leur réservoir d’eau plus rapidement.

Le remplacement des feux d’approche omnidirectionnels par des DEL à Terrace-Kitimat se traduira par des feux plus lumineux et des économies de coûts. La remise en état de l’aire de trafic 1 à Kamloops permettra de réparer ou de remplacer certains panneaux, d’effectuer des améliorations souterraines pour les zones en béton, et de réaliser des travaux d’usinage et de pavage de 100 mm pour les zones asphaltées.

Depuis la mise en place du Programme d’aide aux immobilisations aéroportuaires en 1995, le gouvernement du Canada a investi plus de 1,26 milliard de dollars (G$) afin d’appuyer 1268 projets dans 201 aéroports locaux, régionaux et plus petits du Réseau national d’aéroports partout au pays.

(Photo : Aéroport de Nanaimo)

Le BST signale une collision avec un véhicule et le relief à Langley

Épave de l’avion en cause après l’incendie qui a suivi l’impact (Photo : BST)

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a publié son rapport d’enquête (A23P0039) sur un accident survenu à l’atterrissage le 2 mai 2023, au cours duquel un avion Cessna 182P sous immatriculation privée est entré en collision avec un véhicule, puis a heurté la clôture périphérique de l’aéroport régional de Langley en Colombie-Britannique. Le BST a mené une enquête de catégorie 4 de portée limitée sur cet événement dans le but de promouvoir la sécurité des transports.

Le Cessna effectuait un vol de tourisme selon les règles de vol à vue à partir de l’aéroport régional de Langley (CYNJ) en Colombie-Britannique. Il y avait le pilote et une passagère à bord. Le BST relate qu’à son retour à CYNJ, le pilote a effectué une approche directe à basse altitude vers la piste 25, et l’aéronef a heurté une camionnette qui circulait sur la 216e Rue, une route publique située à environ 450 pi à l’est du seuil décalé de la piste.

Map showing the occurrence location, with close-up view in inset. (Source of main image and inset: Google Earth, with TSB annotations)

Le rapport du BST indique que l’avion a ensuite heurté la clôture du périmètre de l’aéroport à environ 60 pi à l’ouest de l’impact initial avec la camionnette, puis a continué à glisser avant de s’immobiliser contre un monticule 30 pi plus loin. Un incendie s’est déclaré peu après l’impact, explique le BST. La passagère a pu sortir de l’aéronef seule, mais un passant a aidé le pilote à sortir de l’aéronef. Tous deux ont été transportés à l’hôpital par la voie des airs, et l’avion a été détruit.

Le rapport d’enquête complet peut être consulté sur le site Internet du BST.

Le BST rapporte une collision avec un plan d’eau au lac Pluto

Aéronef à l’étude après la collision avec le plan d’eau (Photo : Aéronef de recherche et sauvetage du ministère de la Défense nationale, BST)

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a publié son rapport d’enquête (A22Q0122) sur la perte de maîtrise et la collision avec un plan d’eau d’un avion survenu au lac Pluto au Québec en 2022. Seul à bord, le pilote a été grièvement blessé.

Le 12 octobre 2022, un aéronef de Havilland DHC-3 Otter sur flotteurs effectuait un vol selon les règles de vol à vue, avec 1 pilote à bord, entre l’hydroaérodrome de Mistissini (CSE6) et le lac Pluto au Québec, où il devait livrer du fret et prendre des passagers. Vers 9 h 29, pendant les manœuvres d’amerrissage sur le lac Pluto, l’aéronef a heurté le plan d’eau. Le pilote a été grièvement blessé et l’aéronef a subi des dommages importants.

Le BST explique que son enquête a révélé qu’en raison des indices visuels dans l’aire d’amerrissage qui étaient visibles par le pilote, de la proximité de l’aire d’amerrissage où attendaient des passagers et de la tendance naturelle à s’en tenir au plan dans des conditions changeantes, le pilote a continué l’approche même si la visibilité dans la zone était inférieure au minimum requis pour le vol selon les règles de vol à vue.

En raison de la visibilité réduite, poursuit le BST, la charge de travail du pilote était élevée lors des manœuvres d’amerrissage, et son attention se portait principalement à l’extérieur de l’aéronef afin de garder l’aire d’amerrissage en vue. Par conséquent, une réduction de la vitesse anémométrique est passée inaperçue. Pendant le virage de l’aéronef de l’étape de base à l’étape finale, la charge alaire accrue, combinée à la vitesse anémométrique réduite, a entraîné un décrochage à une altitude trop basse pour permettre un rétablissement, et l’aéronef a heurté le plan d’eau.

Trajectoire du vol (Source : Google Earth, avec annotations du BST)

L’aéronef était équipé d’un voyant d’avertissement de décrochage, mais non pas d’un système d’avertissement sonore de décrochage. Si les systèmes avertisseurs de décrochage des aéronefs ne fournissent pas plusieurs types d’alertes prévenant le pilote de l’imminence d’un décrochage, précise le BST, il y a un risque accru qu’un avertissement visuel de décrochage à lui seul ne soit pas assez saillant et passe inaperçu lorsque l’attention du pilote est concentrée à l’extérieur de l’aéronef ou pendant les périodes de forte charge de travail.

Après l’événement, le BST mentionne que l’entreprise a pris quelques mesures de sécurité. Entre autres, elle a modifié son manuel d’exploitation pour refléter plus fidèlement le Règlement de l’aviation canadien en ce qui concerne les limites météorologiques s’appliquant au vol selon les règles de vol à vue.

Le rapport d’enquête complet peut être consulté sur le site Internet du BST.

Le Temple de la renommée de l’aviation du Canada annonce les intronisés 2024

Ken Money (Photo : NASA, CAHF)

Voici les six chefs de file de l’industrie de l’aviation et de l’aérospatiale qui seront intronisés au Temple de la renommée de l’aviation canadienne (CAHF) en 2024 : Neil Garfield Armstrong, pour son implication en matière de soins intensifs et d’assistance aérienne; John Binder, pour sa contribution au secteur aéronautique et de l’entretien pendant plus de cinq décennies; Mary Cameron-Kelly, en reconnaissance pour son travail de pionnière comme femme pilote cumulant plus de 8600 heures Aurora et 42 ans de service militaire; Ken Money, pour son travail comme astronaute et scientifique qui a fait progresser de manière considérable la médecine aérospatiale et le programme spatial canadien; ainsi que Robert et Tommy Wong, pour leur persévérance et leur sens des affaires dans la promotion et le développement des débuts de l’aviation au Canada.

Les six lauréats seront officiellement intronisés lors de la cérémonie annuelle du CAHF prévue le 14 septembre 2024 au Sheraton Airport Hotel & Conference Centre de Toronto.

Neil Armstrong (Photo: CAHF)

Fondé en 1973, le CAHF est une organisation à but non lucratif qui reconnaît et honore les individus et les organisations pour leurs contributions exceptionnelles à l’aviation canadienne.

Le conseil de Brockton vote en faveur de la vente de l’aéroport de Saugeen

— By Pauline Kerr, Local Journalism Initiative Reporter, The Walkerton Herald Times (Photo : Pauline Kerr)

Le 14 novembre, deux options ont été présentées au conseil concernant l’avenir de l’aéroport municipal de Saugeen (SMA) : (1) sa vente ou (2) une formule révisée de partage des coûts.

Après avoir étudié le rapport présenté aux conseillers lors de la dernière séance ordinaire de Brockton – visant à évaluer la valeur de l’aéroport pour les contribuables – les conseillers se sont prononcés en faveur de l’option 1 : la vente de SMA.

Dans le cadre de cette décision, la municipalité de Brockton demande aux municipalités de West Grey et de Hanover d’entamer un processus de vente, au terme duquel les recettes seront rétribuées selon l’entente de partage des coûts actuelle. Voici une des propositions soumises aux conseillers dans le rapport en ce qui a trait à l’option 1 : « trouver un acheteur qui continuera à exploiter les terrains sous leur forme actuelle d’aéroport, qui soutiendra les installations existantes et, tout particulièrement, les activités aériennes médicales ». Voici la seconde proposition : « utiliser les terrains à d’autres fins, dans les limites du zonage et de la viabilité du projet – en gardant à l’esprit qu’aucun réseau d’égouts sanitaires municipal n’est installé ».

En ce qui concerne l’option 2, voici la proposition du rapport : « mettre à jour la formule de partage des coûts selon laquelle la municipalité de Brockton s’engage à augmenter les budgets alloués à la SMA dans les prochaines années pour créer un fonds de réserve et pour soutenir les initiatives stratégiques qui en feront une institution financièrement autonome ».

Le conseiller Greg McLean a commenté que le rapport ne laissait aucunement présager que « l’aéroport était en voie de se positionner pour combler son déficit budgétaire ». Le discours du conseiller Kym Hutcheon allait dans le même sens, déplorant que les « retombées promises par l’aéroport n’avaient pas été au rendez-vous et que, conséquemment, il valait mieux qu’il soit exploité à titre privé, et non comme un actif municipal ».

Tim Elphick a été le seul conseiller à se prononcer fortement en faveur du maintien de l’aéroport. « Il s’agit d’un actif sous-performant, mais c’est quand même un actif », a-t-il fait valoir. Il a ajouté que l’aéroport faisait partie de la communauté depuis de nombreuses années, et qu’il présentait un fort potentiel pour l’avenir. « En tenant compte des recettes fiscales de l’aéroport, Brockton ne le subventionne qu’à hauteur de 15 000 $ net. »

Le conseiller Carl Kuhnke – également représentant du conseil à la Commission de l’aéroport municipal de Saugeen (SMAC) – a fait remarquer que seulement un tiers (ou moins) des 50 pilotes de l’aéroport résidaient à Brockton. Il a également noté que trois directeurs s’étaient succédé à l’aéroport en quatre mois, mobilisant la majeure partie des revenus. Finalement, il a porté à l’attention de l’assemblée que tous les autres aéroports municipaux de la région, à l’exception de Kincardine, avaient été vendus à des intérêts privés.

Le maire adjoint James Lang a exprimé l’espoir que l’aéroport soit acheté par ces « intérêts privés ». Pour sa part, le conseiller Mitch Clark s’est fermement prononcé contre le maintien de l’aéroport, le considérant comme un handicap, non comme un atout. « Nous avons donné suffisamment de temps au comité de l’aéroport [pour apporter les correctifs nécessaires]. »

Selon le rapport, les dernières années ont été particulièrement éprouvantes pour l’aéroport. « Le budget 2023 prévoyait des revenus de 60 000 $. Au 31 octobre, seulement 19 856 $ avaient été collectés pour cette année. En outre, 19 000 $ supplémentaires ont été engagés pour 2024. La SMA a sous-dépensé pour le développement immobilier, l’entretien des pistes et des terrains ainsi que pour certains salaires. Il est aussi à noter que la SMA doit 36 178,63 $ à Brockton pour le tracteur et 54 649,36 $ à Meridian Credit Union pour la construction d’un hangar. »

En 2023, la municipalité de Brockton a reçu 50 388,51 $ en revenus fiscaux issus du parc immobilier de la SMA incluant ses hangars. Toujours selon le rapport, « en 2022, d’importantes dépenses non budgétisées – d’ordre juridique et pour l’amélioration du système de carburant – ont entraîné un déficit. Étant donné le faible budget de fonctionnement de la SMA depuis plusieurs années et l’absence d’un fonds de réserve, les dépenses non budgétisées se révèlent pratiquement impossibles à traiter. Bien que la piste et le hangar principal semblent en bon état, la SMA ne dispose pas d’un plan de gestion des actifs ni de remplacement des immobilisations à long terme. En outre, elle n’a aucune réserve pour les mises à niveau qui devront immanquablement être effectuées éventuellement. »

Le rapport indique qu’un objectif d’autonomie financière ne pourrait être atteint à court terme. De plus, en conclusion de « séances de projection » ayant eu lieu en collaboration avec le comté de Grey, des investissements supplémentaires pourraient être nécessaires pour réaliser le potentiel de l’installation en tant qu’aéroport régional.

Le rapport fait état que les terrains de la SMA s’étendent sur environ 254 acres, dont quelque 56 sont utilisés pour la culture du foin. Sa valeur est évaluée à 3,5 millions de dollars (M$) à la Société d’évaluation foncière des municipalités (SEFM).

La SMA permet aux pilotes récréatifs d’autres aéroports de venir garer et ravitailler leurs aéronefs. En septembre, elle répertoriait plus de 178 visites de ce type cette année. La SMA est également utilisée pour des vols commerciaux et médicaux. Enfin, les entreprises suivantes y exploitent leurs activités : Kuhl Aero Academy et The Landing Gear Diner.

CYKZ n’est plus

― Par Phil Lightstone

Si la première intention de vendre l’aéroport municipal de Toronto/Buttonville (CYKZ) à des promoteurs immobiliers remonte à 2009, ce n’est que le 31 mai de cette année que la direction de l’aéroport a officiellement annoncé sa fermeture définitive le 30 novembre suivant, obligeant 200 à 300 aéronefs à se trouver un nouveau port d’attache. Les principaux intéressés avaient néanmoins été encouragés à quitter les lieux entre le 31 octobre et le 15 novembre.

Ce faisant, l’aéroport a commencé à déplacer de l’équipement et à vendre des actifs en novembre, tels que des remorqueurs, des chasse-neige et du mobilier de terminal (pour n’en nommer que quelques-uns). Avec le départ de la plupart des locataires, le terminal est devenu un lieu fantôme et étrangement silencieux. Les hangars se sont vidés en attendant leur sort ultime : être démantelés et vendus à la ferraille. Au son du compte à rebours, la direction a été encouragée à vendre ou à céder les actifs restants.

Le 16 novembre, la piste 03/21 a été fermée et les marquages effacés. Alors que la piste 15/33 fermait à 11 h 00 HNE, quelques aviateurs intrépides y ont tout de même effectué quelques posés-décollés et atterrissages avec arrêt complet. À moins de 15 minutes de la fermeture, trois avions Cessna (172 et 150) s’y sont posés. D’après les appels radio, un Cessna 172 en provenance de la région d’Ottawa est arrivé à 11 h 02. Il s’est donc contenté d’effectuer un survol à basse altitude, puis il a poursuivi sa route.

Le 24 novembre, une entreprise d’asphaltage a commencé à effacer les numéros et les marquages de la piste 15/33. Sur une note personnelle, se tenir sur une piste fermée et regarder des équipements lourds y circuler s’avère un peu déprimant. J’ai commencé à voler à Buttonville en 1993. Des amitiés s’y sont développées, ainsi que des souvenirs pour la vie.

Le 27 novembre, un seul avion se trouvait encore à Buttonville : un Beechcraft Musketeer non immatriculé (B19, certificat périmé depuis le 12 septembre 2022) avec des pneus crevés. Comme le propriétaire ne répond ni aux courriels ni aux appels de la direction de l’aéroport, l’avion pourrait se retrouver sur une remorque et vendu à la ferraille. Il semblerait que certains pilotes débrouillards auraient signifié leur intention de l’acheter et de le remettre en état de voler. Ce dénouement demeure néanmoins optimiste.

Chris Nowrouzi, PDG de FLYGTA Airlines, a commencé sa carrière dans l’aviation sur la piste de Buttonville, en tant qu’instructeur de vol, avant de cofonder FLYGTA Airlines à cet emplacement. L’entreprise y exploitait une salle d’embarquement (passagers et pilotes), y donnait des formations récurrentes et y administrait des activités d’entretien et d’affrètement. FLYGTA a prospéré au cours de ses années à Buttonville (et dans les autres aéroports où elle faisait des affaires). Chris Nowrouzi a grandi à Buttonville. « Je me souviens qu’en 2005, lorsque j’ai commencé à travailler là-bas, j’avais compté plus de 500 avions sur les aires et dans les hangars, parmi lesquels près de 50 appartenaient à l’école de pilotage. Buttonville était exceptionnellement occupé, avec un avion en attente à la position 20 pour le décollage et 10 autres dans le circuit. C’était un joyau qui fera partie de moi pour toujours. Des gens comme Dan Matovic et Sylvie Snutch ont eu une grande influence sur ma carrière avec leurs conseils judicieux. Je remercie tous ceux qui ont contribué à écrire l’histoire de cet aéroport… disparu, mais qui ne sera jamais oublié. »

Le responsable de la sécurité de l’aéroclub de Buttonville (Club COPA 44), David R. Cox, relate qu’il a passé deux merveilleuses décennies à l’aéroport municipal de Buttonville. Ce dernier a obtenu sa licence en 1963, et il a volé au départ de Buttonville depuis 1997. « Je me rends quotidiennement à Buttonville depuis deux semaines pour observer le début des travaux et faire mon deuil. Même si j’ai transféré mon avion à l’aéroport d’Oshawa, Buttonville me manquera assurément. À mon avis, cet aéroport était unique dans la région du Grand Toronto. »

Marvin Kalchman a découvert la passion de l’aviation plus tard dans la vie, déplaçant son ultraléger sophistiqué d’Edenvale à Buttonville en 2021, après avoir entrepris sa formation de pilote en 2018. Son domicile se trouvant à 20 minutes de route de l’aéroport, ce déménagement a augmenté ses occasions de voler. Marvin a récemment obtenu sa licence récréative à Buttonville. « Le service de conciergerie fourni par Buttonville Flightline était exceptionnel. Le personnel surveillait mon aéronef et me tenait informé de toute situation. Il n’y a jamais eu de problème pour faire sortir mon avion, même lors d’avis de dernière minute. La camaraderie qui régnait à l’aéroclub de Buttonville a favorisé la découverte de nouveaux amis pilotes prêts à partager leurs expériences et leurs conseils avec un pilote novice. »

Plusieurs commentaires, photos et vidéos ont été publiés sur Facebook et d’autres réseaux sociaux, témoins d’une émotion et d’une nostalgie palpables. Comme je le mentionnais dans une autre capsule au début du mois, les aéroports régionaux comme Buttonville s’avèrent aussi un lieu de rencontre pour les aviateurs et les passionnés d’aviation, où l’amour de l’aviation peut être partagé et renforcé. Nous souhaitons le meilleur pour la suite à tous les « relocalisés » ainsi qu’aux habitants de Buttonville. L’un des résultats positifs de la fermeture de l’aéroport est la création d’un manuel de fermeture d’aéroport, qui, selon la rumeur, pourrait être utilisé pour la fermeture de l’aéroport de Toronto Downsview (CYZD).

Journée des filles dans l’aviation

― Par Gus et Clara Corujo

La Journée des filles dans l’aviation (GIAD / Girls in Aviation Day) a eu lieu cette année dans le hangar de Porter Airlines à l’aéroport international Pearson. À cette occasion, Porter a présenté deux Embraer E195-E2 : ces plus récents aéronefs. Les participantes ont eu l’occasion unique de visiter l’un de ces avions et de discuter avec des membres d’équipage.

La GIAD se veut un événement mondial célébré au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Afrique et en Asie. Cette initiative vise à inspirer les filles et les jeunes femmes en présentant divers cheminements de carrière et activités récréatives relatives à l’industrie aéronautique. Chaque stand est conçu à cette fin. Les participantes peuvent ainsi explorer le monde de l’aviation et de l’aérospatiale à travers des ateliers, et interagir avec des femmes œuvrant dans divers domaines STIM. Elles obtiennent également de précieux conseils relativement aux études postsecondaires et aux carrières qui s’offrent à elles.

Chaque participante a reçu un sac à dos rempli de cadeaux, de matériel didactique, d’un certificat et d’un passeport d’activités. La joie pouvait se lire sur les visages. Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les participantes, de même que les commanditaires et les bénévoles qui ont contribué au succès de l’événement.

L’aérodrome de Pembina requiert des fonds supplémentaires

― Par Amanda Jeffery, journaliste à l’Initiative de journalisme local, Drayton Valley and District Free Press

La Pembina Regional Aerodrome Association (PRAA) a demandé au conseil municipal un montant supplémentaire de 6000 $ pour l’aider à réparer les voies de circulation à l’aéroport. Jerry Greiner, président de la PRAA, a informé le conseil que le coût du pavage avait plus que doublé au cours des deux dernières années. De ce fait, la réparation des voies de circulation coûtera plus cher que prévu. Il a précisé que la Ville versait habituellement 136 000 $ au club pour couvrir les frais d’entretien de l’aéroport. Cette année, 142 000 $ lui ont été demandés. Soulignons que le groupe a embauché un directeur pour gérer l’aéroport, alors que les autres membres agissent comme bénévoles.

M. Greiner a toutefois fait savoir que si la Ville ne leur octroyait pas les fonds supplémentaires, ils feraient quand même en sorte que les voies de circulation soient réparées, quitte à réduire certaines dépenses dans d’autres domaines, étant donné les risques que présente la situation. Des camions-citernes ont circulé sur les voies dans le cadre de Thunder in the Valley. Cela les a grandement endommagées. « Beaucoup de roches sont sorties du pavé, lesquelles présentent un risque pour les avions à réaction qui atterriraient ici, car elles pourraient être aspirées dans la turbine à leur passage », a fait valoir M. Greiner.

Parmi les récentes mises à niveau apportées à l’aéroport, notons le système de navigation GPS qui permet aux aéronefs de trouver l’aéroport même par mauvais temps. M. Greiner a indiqué que le système fonctionnait très bien et qu’il avait été utilisé à plusieurs reprises. Par exemple, les services de santé de l’Alberta ont pu utiliser l’aéroport pour assurer le transfert aéroporté de nourrissons nécessitant des soins médicaux urgents, comme ils ne peuvent pas voler à bord des hélicoptères STARS. Néanmoins, il a fait remarquer que certains systèmes doivent encore être mis à jour.

Actuellement, le compteur de gaz de l’aéroport fonctionne selon le « principe de la confiance ». Il ne s’agit pas d’un compteur électronique. Ainsi, lorsque les clients font le plein, ils notent leur consommation sur une feuille de papier. Plus tard, les pilotes en informent l’aéroport, et ils reçoivent une facture qu’ils peuvent acquitter par virement électronique. M. Greiner ne déplore aucune perte financière avec cette façon de fonctionner. Néanmoins, il a mentionné que l’ajout d’un lecteur de cartes de crédit permettrait d’économiser 10 heures de paperasse chaque mois. « En outre, cette manière de faire ne se voit plus de nos jours. »

Cependant, la mise en place d’un lecteur de cartes de crédit implique la mise à niveau du système. Ce serait d’ailleurs un moment idéal pour ajouter un réservoir, afin de pouvoir offrir du carburéacteur ainsi que de l’AVGAS 100LL. À l’heure actuelle, seul de l’AVGAS est offert, un produit qui convient uniquement aux petits avions. Avec le carburéacteur, les plus gros avions et les hélicoptères pourraient être approvisionnés. « Il y aurait un côté carburéacteur et un côté AVGAS, un peu comme l’essence et le diesel dans une station-service. »

Pendant les incendies de forêt, les gros hélicoptères avaient besoin de carburéacteur. M. Greiner a raconté que des citernes avaient été dépêchées sur place pour combler ce besoin. « N’empêche que ce fut une occasion manquée pour Drayton. Si nous avions eu du carburéacteur sur place, nous aurions pu les approvisionner directement. »

M. Greiner évalue les mouvements d’aéronefs à plus de 1800 l’année dernière. « Une trentaine d’avions utilisent l’aéroport quotidiennement pendant l’été. » Il estime que les arrêts durent généralement de dix à quinze minutes. Il est donc facile de les manquer. « Des entreprises comme Weyerhaeuser et Kal Tire utilisent aussi notre aéroport pour se rendre à des réunions. De nombreux gens d’affaires s’y posent également pour assister à des rencontres. Finalement, certaines compagnies s’en servent pour faire transiter leur personnel depuis ou vers leurs chantiers. »

(Image : Wikipedia)