Une défaillance d’instrument a mené à l’écrasement d’un King Air

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) a publié cette semaine son rapport d’enquête sur l’accident d’un Beechcraft King Air d’Air Tindi du 30 janvier 2019 près de Whatì, dans les Territoires du Nord-Ouest, qui a coûté la vie aux deux pilotes.

Le vol, avec seulement les deux pilotes à bord, a quitté l’aéroport de Yellowknife (CYZF) dans la matinée à destination de l’aéroport de Whatì (CEM3), normalement un vol de 36 minutes à une altitude prévue de 12 000 pieds ASL. Peu de temps après le début de la descente, l’indicateur d’assiette (ou horizon artificiel) du pilote a arrêté de fonctionner et le pilote automatique s’est automatiquement désengagé. Le pilote de gauche, le commandant de bord, a pris le contrôle manuel en utilisant des techniques de pilotage d’un tableau partiel, étant ce moment dans des conditions météorologiques de vol aux instruments (IMC). Le commandant de bord a commencé une montée, mais sans succès, l’avion biturbopropulseur a recommencé à descendre. Quelques secondes plus tard, l’avion a commencé un virage à droite, puis un virage à gauche, tout en descendant à des vitesses progressivement plus grandes. L’avion a ensuite poursuivi une plongée en spirale et a percuté le relief à une vitesse estimée à 404 nœuds. La radiobalise de repérage d’urgence (ELT) à 406 MHz s’est activée.

Le vol avait décollé avec l’horizon artificiel entraîné par une pompe à vide du copilote inopérant. Bien que la liste d’équipement minimal (MEL) de l’avion n’ait permis à l’avion de décoller qu’avec un seul horizon artificiel, certaines conditions devaient être remplies. Ce qui suit est un extrait de la MEL d’Air Tindi pour l’avion en cause qui spécifie des exceptions à la MEL :

[L’indicateur gyroscopique de tangage et d’inclinaison] peut être inutilisable sur le côté droit si :
(a)  Un premier officier n’est pas exigé pour le vol.
(b)  L’aéronef n’est pas muni d’un EFIS ou d’un indicateur gyroscopique électrique de tangage et d’inclination asservi.
REMARQUE : Lorsqu’un altimètre électrique asservi est installé, un indicateur pneumatique en état de fonctionnement est exigé.

Le King Air impliqué dans l’accident était équipé sur le côté gauche (pilote) d’un indicateur d’assiette électrique, non conforme à la MEL.

L’avion était équipé d’un enregistreur vocal du poste de pilotage (CVR), ce qui a permis aux enquêteurs du BST de mieux comprendre comment et pourquoi le vol s’est ainsi déroulé.

Selon un communiqué de presse publié le 27 avril par le BST, « L’enquête a permis de déterminer que la gestion des menaces et des erreurs par l’équipage n’a pas permis d’atténuer efficacement le risque associé à l’indicateur d’assiette du côté droit, qui était inutilisable. De plus, la gestion des ressources de l’équipage n’a pas été efficace, ce qui a entraîné une rupture de la communication verbale, une perte de conscience de la situation et l’amorce d’une condition dangereuse pour l’aéronef. »

Le rapport complet du BST est joint ci-dessous.

Credit d’image : BST

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Vols dignes de mention liés à la pandémie

En ces temps inhabituels, le transport aérien a suscité un intérêt considérable, notamment l’effet désastreux que la pandémie a eu sur les compagnies aériennes de passagers, grandes et petites, et sur leurs nombreux employés aujourd’hui au chômage. Cependant, les vols de fret s’avèrent toujours non seulement essentiels, mais particulièrement remarquables dans certains cas.

Au moment d’écrire ces lignes, le plus gros avion du monde, l’Antonov AN-225 Mriya, était en route de Tianjin, en Chine (ZBTJ) à l’aéroport de Mirabel (CYMX) via Anchorage, Alaska (PANC). À l’intérieur de son fuselage caverneux se trouve de l’équipement de protection individuelle acheté par le Gouvernement du Québec.

L’AN-225, qui a volé pour la première fois en 1985, a été initialement conçu pour transporter la version soviétique d’une navette spatiale, appelée Buran, sur le dos, de la même manière que la NASA transportait ses navettes à l’arrière d’un Boeing 747 spécialement modifié. Il détient la charge utile record du monde de 253 820 kg (559 580 lb).

Un autre vol notable cette semaine est le vol record de l’un des Boeing 787-9 Dreamliner d’Air Canada, qui a volé sans escale entre Sydney, Australie (YSSY) et l’aéroport de Toronto / Pearson (CYYZ) le lundi 27 avril. Le vol, qui ne fait pas partie de l’horaire régulier d’Air Canada, a parcouru la distance de 8 537 nm en 16 h 19 min. Le transporteur a ensuite battu son record en empruntant le même itinéraire le mercredi 29 avril, enregistrant la distance de 8 560 nm en 16 h 08 min.

Crédit photo supérieur : Wikimedia Commons-Larske; photo du bas : Air Canada

Jazz convertit les Dash 8 en cargo

Chorus Aviation, de la Nouvelle-Écosse, propriétaire de Jazz Aviation, a annoncé récemment qu’ils convertiront jusqu’à 13 de leurs Dash 8-400 d’avions passagers en cargos. Les avions seront alors désignés comme Dash 8-400 SPF (Simplified Package Freighters). La conversion permettra jusqu’à 18 000 livres (8 165 kilogrammes) dans la cabine principale et le ventre de l’avion.

« Les Dash 8-400 FPS de De Havilland Canada nous permettront de redéployer des avions, tout en contribuant à la lutte collective contre la COVID-19 en soutenant notre client, Air Canada, dans la livraison du fret essentiel », a déclaré le président de Jazz Randolph deGooyer.

L’arrêt de la plupart des vols de passagers de Jazz a considérablement réduit la capacité de transport de marchandises dont dépendent les petites collectivités.

« Ces appareils nous permettront de fournir des cargaisons essentielles sur les courts et moyens courriers qui ont été touchées par la réduction des vols de passagers », a déclaré le vice-président d’Air Canada Cargo, Tim Strauss. « La cabine convertie, qui peut accueillir un volume de chargement de 1 150 pieds cubes, est parfaitement adaptée aux marchandises en vrac telles que les fournitures médicales, les EPI et autres marchandises nécessaires pour soutenir la lutte en cours contre la COVID-19. »

Hélicoptère Cyclone de l’ARC est porté disparu

Un hélicoptère CH-148 Cyclone de l’ARC est disparu en mer Méditerranée au large des côtes de la Grèce le jeudi 30 avril. Au moment d’écrire ces lignes, un membre d’équipage a été confirmé comme victime et cinq autres sont toujours portés disparus. Il n’y a pas encore de mot sur la cause de la chute de l’hélicoptère Sikorsky.

Cette nouvelle survient à un moment où les Néo-Écossais sont sous le choc de la double tragédie de la pandémie de COVID-19 et de la récente tragédie meurtrière perpétrée par un homme se faisant passer pour un policier; non seulement l’hélicoptère était jumelé à la frégate basée à Halifax, le NCSM Fredericton, mais la moitié de son équipage de six personnes était originaire de la Nouvelle-Écosse.

Le Cyclone est entré en service au sein de l’ARC à partir de 2015, lorsqu’il a remplacé la flotte d’hélicoptères maritimes CH-124 Sea King. Les 28 appareils commandés n’ont pas tous été livrés. La moitié des CH-148 sont basé à la 12e Escadre Shearwater en Nouvelle-Écosse et l’autre moitié à la 12e Escadre Patricia Bay en Colombie-Britannique.

Le Cyclone est une version militarisée du Sikorsky S-92 de fabrication américaine, qui produit également le H-92 Superhawk utilisé par l’US Air Force, les Marines et la Garde côtière.

Par coïncidence, VIH Aviation Group de Saanich, en Colombie-Britannique, et Sikorsky, une filiale de Lockheed Martin, ont annoncé cette semaine la signature d’un contrat pour la fourniture de kits de mise à niveau S-92A pour quatre des 11 hélicoptères biturbines S-92A exploités par Cougar Helicopters, une filiale de VIH.

Cougar, basée à St. John’s, Terre-Neuve-et-Labrador et Goffs, Nouvelle-Écosse, deviendra le premier client pour la mise à niveau, qui est conçue pour améliorer le débit d’huile de lubrification dans la boîte de transmission principale en cas de défaillance du système de lubrification primaire.

Photo du haut : Matelot de 1re classe Dan Bard, Services d’imagerie de la formation, Halifax, Nouvelle Écosse; Photo du bas : Cougar Helicopters.

Du bureau du PDG de la COPA

COPA participe toujours aux rencontres de l’industrie et Transports Canada. Une grande partie du travail tourne naturellement autour de ce qui impacte les opérateurs qui ont subi des pertes massives au cours des dernières semaines. Vous pouvez voir les éléments qui découlent de ces rencontres COVID-19 ici.

Une question qui a été posée au cours de certaines des sessions en direct que j’ai eues est « quand pouvons-nous remonter à nouveau ? » La réponse est de suivre vos directives provinciales de confinement et de déplacement, comme vous le feriez avec votre voiture. Et demandez-vous, est-ce vraiment essentiel (autre que votre besoin de voler) ?

Vols humanitaires

Nous avons clairement entendu nos membres qui se proposent pour aider avec leur aéronef. Il y a quelques semaines, nous avons offert au gouvernement fédéral nos ressources COPA par le moyen de nos Clubs COPA, avec nos aéronefs et nos pilotes d’aviation générale. Ils nous ont rappelés pour explorer les possibilités, l’intérêt venant principalement du ministère Affaires autochtones et du Nord Canada. À l’heure actuelle, ce ne sont que des discussions et il n’y a rien d’officiel ni de besoin spécifique d’exprimé. Il y aurait une coordination avec la Sécurité publique Canada et d’autres ministères et très probablement les provinces. Si quelque chose en ressort, nous allons contacter les Clubs COPA directement.

Un membre de la COPA ‘offre un cœur’ aux victimes en Nouvelle-Écosse

Dimitri Neonakis, un homme d’affaires d’Halifax, a récemment acquis une reconnaissance internationale en pilotant un motif en forme de cœur centré sur la communauté de Portapique, en Nouvelle-Écosse, épicentre du massacre de plus de 22 personnes au début de cette semaine.

Crédit d’image credit : FlightAware

Neonakis, propriétaire d’un Cirrus SR-22 et membre de la COPA, a ressenti le besoin de faire quelque chose pour exprimer ses condoléances à la population de la Nouvelle-Écosse dès qu’il a entendu parler des meurtres. Dimanche après-midi, quelques heures seulement après la fin du massacre, il est monté dans le ciel pour rendre hommage aux personnes touchées par la tragédie. Il n’avait aucune idée qu’il était observé par les autres.

Les contrôleurs aériens avec lesquels M. Neonakis étaient en contact après son retour à l’aéroport d’Halifax (CYHZ) ont noté le schéma qu’il a tracé avec son Cirrus équipé d’ADS-B OUT, le qualifiant de « belle trajectoire de vol ». La trajectoire de vol a également été enregistrée par l’application de suivi du trafic aérien FlightAware et le clip vidéo est depuis devenu viral dans le monde entier.

Faire preuve d’empathie pour les moins fortunés parmi nous n’a rien de nouveau pour M. Neonakis, qui a émigré en Nouvelle-Écosse de Grèce quand il était jeune. Pendant six mois chaque année depuis 2017, M. Neonakis offre des vols gratuits d’une heure aux enfants ayant une déficience intellectuelle ou souffrant de maladie, dans le ciel au-dessus de la Nouvelle-Écosse. Au cours des trois années où il a dirigé le programme qu’il appelle Dream Wings, il a donné à 420 enfants défavorisés le plaisir de voler, beaucoup d’entre eux ayant le bonheur de manipuler le manche.

« C’est ma façon de redonner », a déclaré M. Neonakis à l’infoLettre COPA dans une interview.

Les drones canadiens suivent les infections américaines de la COVID-19

Draganfly, le concepteur et fabricant de drones commerciaux spécialisés de Saskatoon, en Saskatchewan, a déployé une flotte de systèmes d’aéronefs télépilotés (SATP) spécialement équipés près de New York, dans le cadre d’un projet pilote visant à détecter la propagation du nouveau coronavirus.

Comme indiqué dans l’InfoLettre du 27 mars, Draganfly a travaillé avec l’University of Southern Australia pour équiper les SATP Draganfly de capteurs spécialisés qui peuvent mesurer non seulement la conformité à la distanciation sociale, mais également détecter la présence de fièvres en évaluant la température corporelle à distance. Les capteurs peuvent également détecter les fréquences cardiaques et respiratoires, ainsi que les personnes éternuant et toussant dans la foule. Tout cela à une distance d’environ 58 mètres (190 pieds).

Vital Intelligence Inc. participe au projet et fournit une analyse des données du projet pilote dirigé par le service de police de Westport, Connecticut. Le comté de Fairfield, adjacent à New York et dans lequel se trouve Westport, est un épicentre local d’infections à coronavirus.

« L’un des principaux problèmes rencontrés par les villes et villages comme Westport dans la gestion et la réponse à une pandémie comme la COVID-19 est de savoir qui pourrait être infecté et à quel point la maladie s’est propagée », a déclaré le responsable du gouvernement local Jim Marpe.

« Draganfly a été sélectionné en raison de son leadership éprouvé dans une industrie si importante pour la sécurité publique à un moment aussi critique. Nous avons bien hâte de travailler avec des agences mondiales et l’industrie pour déployer rapidement cette technologie importante », a ajouté le PDG de DraganFly, Cameron Chell.

Diamond et Centennial College signent un protocole d’entente

Diamond Aircraft, la société autrichienne appartenant à des intérêts Chinois et ayant une usine de fabrication à London, en Ontario, a signé un protocole d’entente avec le Centennial College en Ontario, annonçant une collaboration dans la formation du personnel technique pour l’industrie aéronautique.

« Diamond Aircraft est ravie de notre collaboration avec le Centennial College », a déclaré le PDG de Diamond, Scott McFadzean. « Nous avons bien hâte de travailler avec Centennial sur plusieurs initiatives et d’offrir des possibilités de stages et d’emplois aux étudiants et aux diplômés de Centennial. »

L’École des transports du Centennial College propose quatre programmes d’aviation et d’aérospatiale: deux programmes de deux ans spécialisés dans la maintenance d’aéronefs ou d’avionique qui mènent à un diplôme du Collège de l’Ontario et deux programmes de trois ans qui ajoutent une formation en gestion de la maintenance des aéronefs ou de l’avionique et mènent à un diplôme d’études collégiales de l’Ontario. Les quatre programmes sont basés dans les installations de Centennial à l’aéroport de Downsview (CYZD).

« Pour commencer, des travaux sont en cours en vue de créer des possibilités de stages, de placement et d’intégration des connaissances avec Diamond Aircraft pour les étudiants de certains programmes de Centennial », a déclaré le Dr Rahim Karim du Centennial College. « De plus, nous examinons les programmes et les besoins des diplômés pour Diamond afin d’augmenter leur bassin de talents. »

Fondée en 1981, Diamond emploie actuellement plus de 1 000 personnes dans le monde, y compris à son siège social autrichien et dans ses usines de fabrication en Chine et en Ontario. Le constructeur produit des planeurs motorisés, des avions monomoteurs à 2 et 4 places, des bimoteurs de 4 à 7 places ainsi que des systèmes d’aéronefs télépilotés. Diamond fabrique également des simulateurs de vol pour le marché de la formation des pilotes.

À l’intérieur du cockpit d’un simulateur de vol Diamond. Photo: Diamond Aircraft.

Crédit photo supérieur : WIA-Canada