January 27, 2021

Bell fait progresser le système EDAT hors du Québec

admincopa

Tenu en mode virtuel le 14 décembre dernier, le Forum innovation aérospatiale international organisé par Aéro Montréal a inclus la première démonstration publique du système anticouple à distribution électrique (EDAT) de Bell Textron Canada : « un rotor de queue non conventionnel offrant d’innombrables possibilités ». Pionnier des technologies hybrides ou entièrement électriques des giravions commerciaux, le système EDAT est en cours de développement à Mirabel, et il est désormais entièrement intégré à un banc d’essai bimoteur 429.

Le système EDAT se veut un des résultats ingénieux du programme d’investissement de 49,5 M$ lancé par le ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du gouvernement fédéral à la mi-2018, dans le cadre du Fonds stratégique pour l’innovation. Le financement a fourni les moyens à un consortium de 18 partenaires industriels et universitaires – dirigé par Bell Textron Canada – de développer des technologies à économie d’énergie avant-gardistes. À l’époque, la collaboration devait créer ou maintenir plus de 300 emplois au Canada, et contribuer à près de 178 M$ du PIB canadien au cours des cinq prochaines années.

« Le système EDAT représente ce qu’il est possible de réaliser en partenariat public-privé en matière d’innovation et de technologie durable. De tels investissements renforcent la position du Canada en tant que chef de file de l’aérospatiale », a déclaré Steeve Lavoie, président de Bell Textron Canada, lors de la présentation virtuelle du 14 décembre. L’entreprise s’attend à ce que cette technologie soit commercialisée sous une forme ou une autre dans les cinq à dix prochaines années. Ce faisant, elle se prépare à faire passer l’EDAT d’une phase de démonstration à une phase d’optimisation.

Le système EDAT est composé de quatre petites hélices encastrées dans le rotor de queue d’un hélicoptère, décalées deux par deux. Bell explique que chaque hélice contient quatre pales, chacune alimentée par son propre moteur. L’énergie électrique provient des génératrices entraînées par les moteurs à turbine. Bell affirme que cette conception permet de réduire la pollution sonore ainsi que les coûts d’exploitation et d’entretien, comparativement à un aéronef équipé d’un rotor de queue conventionnel. En termes de facilité de maintenance, des câbles remplacent l’ensemble arbre d’entraînement et boîte d’engrenages habituels, ce qui réduit la complexité.

« Il ne s’agit pas toujours d’innovations spectaculaires, mais aussi d’innovations graduelles qui améliorent l’expérience client », a fait valoir M. Lavoie, faisant allusion au potentiel de Bell de tirer parti de ce qu’elle apprend du programme de l’EDAT pour l’appliquer à certains aspects du décollage vertical. Le calendrier de développement de l’EDAT a été relativement rapide, comme les tests ont commencé à la mi-2019, environ un an après l’engagement de financement du gouvernement.

« Le but du projet était de mobiliser un réseau d’innovation canadien fort pour se concentrer sur cinq technologies émergentes clés : la propulsion alternative, l’autonomie et la connaissance de la situation, la commande de vol électrique (CDVE) à faible coût, la gestion de l’énergie et l’anticouple avancé », a indiqué Michael Thacker, vice-président principal Innovation et affaires commerciales chez Bell, qui a également profité du forum d’Aéro Montréal pour exposer les projets du consortium. Il a précisé que Bell avait fait des progrès dans tous ces domaines, en particulier les technologies d’essais qui soutiennent les activités logistiques sans pilote dans les applications commerciales, même si l’EDAT demeure le point culminant du banc d’essai.

(Photo : Bell)