November 4, 2020
Le BST signale un accident mortel en Alberta impliquant un paramoteur et un tourbillon de poussière
admincopa
Le 28 octobre, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (A20W0035) relativement à l’écrasement d’un paramoteur causé par un tourbillon de poussière. L’accident est survenu le 13 mai 2020 à Gibbons, en Alberta, près d’Edmonton.
Le BST explique que les tourbillons de poussière sont courants en Alberta, et qu’ils s’avèrent plus fréquents pendant les journées chaudes et ensoleillées où l’humidité ambiante est faible. Des îlots de chaleur se développent dans le sol sec et dégagé. Dans de telles conditions, fait valoir le BST, des courants ascendants en spirale peuvent se créer à certains endroits, lesquels ne seront visibles que s’ils entraînent des matières jonchées sur le sol, comme de la poussière, du sable, de la paille ou de la neige.
L’aéronef impliqué dans l’accident mortel du 13 mai était un parapente motorisé de type RS Ultra Kangook MF Paramotor immatriculé par Transports Canada en tant qu’ultraléger de base. Il était équipé d’une toile APCO Vista HP S. Un examen après l’accident des ailes, des suspentes et des câbles de commande, du train tricycle et du moteur a été effectué, souligne le BST, indiquant qu’aucune anomalie n’avait été détectée, laquelle aurait pu contribuer à la perte de contrôle.
Le RS Ultra Kangook MF (immatriculé C-ILQJ, numéro de série 463) effectuait un vol de loisir local à partir d’un champ privé à 4,5 milles nautiques au nord-ouest de Gibbons. L’accident s’est produit pendant le deuxième vol du pilote de la saison et de la semaine en cause. Après avoir terminé l’inspection avant vol, relate le BST, le pilote a décollé du champ vers 15 h 15 (heure locale) en direction sud-est. Il est demeuré à moins d’un mille nautique du champ en question pendant environ 25 minutes.
La totalité du vol a été filmée à l’aide d’une caméra vidéo fixée au casque du pilote, que le BST a largement utilisée pour son enquête. Une minute avant l’accident, remarque le BST, le pilote a effectué une approche vers son aire de décollage en direction sud-est. Juste avant que les roues touchent le sol, il y a eu remise des gaz entraînant un déplacement vers le sud. Rendu à environ 75 pieds au-dessus du sol, l’aéronef a traversé un tourbillon de poussière. Sans l’intervention du pilote, l’aéronef a soudainement grimpé d’un coup, poursuit le BST, pour ensuite pivoter brusquement vers la droite, alors que les suspentes du parapente s’enroulaient autour du pilote, du train et de l’hélice en mouvement, l’impact se répercutant finalement sur la voilure. Vers 15 h 45, le BST rapporte la perte de contrôle de l’appareil entraînant son écrasement au sol et la mort du pilote.
Le pilote était titulaire d’un permis pour avions ultralégers limité aux parachutes motorisés uniquement. Le BST explique qu’il a obtenu le permis de Transports Canada le 2 décembre 2019, après avoir terminé sa formation à l’été 2019. Au cours de sa formation, il a complété 20 heures de cours au sol, 10 heures de vol en solo et 49 décollages et atterrissages, y compris les manœuvres normales et d’urgence prescrites. Le pilote avait suivi sa formation sur l’aéronef en cause. L’enquête n’a pas permis de déterminer le nombre d’heures total de vol en parapente du pilote.
Les conditions météorologiques immédiatement avant et après le vol en cause correspondaient aux conditions météorologiques à vue, fait savoir le BST. Les prévisions d’aérodrome (TAF) et les messages d’observations météorologiques régulières pour l’aviation (METAR) les plus proches disponibles à des fins de planification de vol provenaient d’Edmonton/Namao Heliport (CYED) en Alberta, situé à la base des Forces canadiennes d’Edmonton se trouvant à environ 16,4 milles nautiques au sud-sud-ouest du site de l’accident.
Le BST prend note du TAF de CYED suivant en vigueur pour la période comprise entre 12 h 00 le 13 mai 2020 et minuit (00 h 00) le 14 mai 2020 : vent variable à 3 nœuds, visibilité supérieure à 6 milles terrestres, quelques nuages à 8000 pieds au-dessus du sol. Le METAR horaire de CYED, pris 15 minutes après le moment de l’accident, indiquait ce qui suit : vent de 2 nœuds à 160° vrai (V), visibilité 9 milles terrestres, ciel dégagé, température de 15 °C, point de rosée de −5 °C .
Le BST mentionne qu’une manche à vent située sur la ligne de clôture à l’extrémité sud du champ utilisée pour les activités a été observée à divers moments dans l’enregistrement vidéo du vol de 25 minutes. La direction du vent était variable, allant de 135° V à 285° V, mais le BST fait remarquer que la vitesse du vent était plus difficile à établir, car la manche à vent n’était pas d’un type standard dans l’aviation. Lorsque la manche à vent est complètement déployée, expose le BST, la vitesse minimale du vent est de 5 nœuds. Pendant le vol en cause, la manche à vent était complètement déployée la plupart des fois où elle est apparue dans la vidéo.