Ancien président de l’Association canadienne des propriétaires et pilotes d’aéronefs (COPA), Bill Peppler est décédé au Campus général de l’Hôpital d’Ottawa le 1er avril 2021 à l’âge de 96 ans – hommage à un passionné de l’aviation canadienne.
Les extraits suivants sont tirés de la nécrologie de M. Peppler et de la page de mémoire publiée par le Ottawa Citizen, suivis ci-dessous d’un souvenir personnel de Tim Cole relatant sa contribution à l’aviation canadienne.
Né à Hanover le 29 juin 1925, de feu Norman et Lillian (née Youngblut) Peppler, Bill était un homme aux talents divers. Avec un grand penchant pour la musique, il jouait de nombreux instruments, et était particulièrement doué avec son saxophone et sa clarinette. Il s’est produit en tant que musicien professionnel à la fin de l’adolescence et au début de la vingtaine, effectuant des tournées dans le sud de l’Ontario dans le cadre du populaire Frankie Banks Orchestra de Hanover.
Alors qu’il s’entraînait dans l’Armée canadienne vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, il s’est enrôlé comme musicien où, plus particulièrement, il a diverti les troupes revenant de services outremer. Son amour pour la musique et les grands groupes l’a accompagné toute sa vie. Sa maison familiale était encombrée d’instruments, et peu de jours se terminaient sans qu’il passe quelques instants en compagnie de son orgue. Sa passion pour la musique n’était surpassée que par celle de voler.

Il a été attiré vers le ciel dès les premières années d’exploration des aviateurs, lesquels lui ont inculqué l’esprit de liberté et d’aventure que l’aviation apportait. À son plus jeune âge, il savait que sa carrière tournerait autour de ce secteur. C’est effectivement la voie qu’il a suivie avec ardeur. Bill a piloté de nombreux aéronefs au cours d’une longue et enrichissante carrière dans l’aviation. Après avoir suivi sa formation au pilotage, il est lui-même devenu instructeur, travaillant à ce titre à l’aéroport de Goderich en Ontario, où il a également occupé le poste de directeur général.
Les pilotes de brousse couvraient encore de vastes régions au Canada à l’époque. Une rencontre fortuite lui offrit l’occasion de devenir lui-même pilote de brousse au sein du désormais vénéré Spartan Air Services. Après sept ans et des milliers d’heures de vol, souvent à haut risque, avec Spartan, il a accepté le poste de directeur général de la l’Association canadienne des propriétaires et pilotes d’aéronefs (COPA), qu’il a occupé avec grand enthousiasme pendant 39 ans. Tout en s’acquittant de ses fonctions à la COPA, il a également élaboré le réputé manuel de l’école aéronautique au sol – From the Ground Up – qu’il a peaufiné sans relâche avec sa femme, Isabel, rédactrice et éditrice du titre. En l’honneur de ses années d’exploration en tant que pilote de brousse dans les régions nordiques du Canada, une rivière et un lac portent fièrement son nom à la frontière du Québec et du Labrador. Sa famille et ses amis ont toujours compté plus que tout. Son sourire sincère, son enthousiasme généreux, la chaleur de sa personnalité et son positivisme hors du commun demeureront gravés dans les mémoires. Il manquera assurément profondément à tous ceux qui l’ont connu.
Il laisse dans le deuil ses enfants, Carla Peppler, Rand Peppler (Martina) et Graeme Peppler; son bien-aimé petit-fils, Willoughby Peppler-Mann; son frère Edward (Fern) Peppler; sa belle-sœur, Phyllis Fagan; ainsi que de nombreux neveux et nièces. Il repose auprès de sa première épouse, Isabel (née Huehn); sa deuxième épouse, Aileen Culgin; son gendre, Dan Pope; et ses frères et sœurs, Mary Caroline Lippert et Fred Peppler.
Le souvenir suivant a été généreusement évoqué par Tim Cole de Burnaby en Colombie-Britannique :
En tant que jeune pilote commercial au milieu des années 1960, j’ai rencontré Bill pour la première fois dans les bureaux de la COPA au centre-ville d’Ottawa. Si je me souviens bien, les bureaux se trouvaient sur la rue Metcalfe, et la directrice du bureau était Joyce Else. Je fréquentais leurs bureaux à la recherche de conseils sur les endroits où trouver un emploi comme pilote et d’adresses parmi les nombreuses compagnies aériennes commerciales membres de la COPA.
Je crois que mes efforts m’ont aidé à décrocher mon premier emploi chez Laurentian Air Services basée à Ottawa, car Bill était un bon ami de John Bogie, cofondateur de la COPA. Je pense que Bill a peut-être prononcé de bons mots en ma faveur simplement pour se débarrasser de ce jeune garçon traînant trop souvent dans leurs locaux.
Bill vivait dans la région du parc Rockcliffe à Ottawa, et je le voyais souvent faire du vélo pour se rendre au travail lorsque je travaillais à la base d’hydravions de Rockcliffe et à l’extérieur de l’aéroport pendant les jours de l’événement ADAC (décollage et atterrissage courts).
Avant la réunion pour ce spectacle aérien en 2012, la précédente fois où j’avais vu Bill était vers 2003 à Montréal dans le bâtiment de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). J’étais en tournée avec un groupe de gestionnaires de Transports Canada, et j’ai été surpris de rencontrer Bill à la bibliothèque où il faisait des recherches pour améliorer encore son apport à l’industrie.
Bill était un ardent défenseur de l’aviation au Canada, et il a sans l’ombre d’un doute contribué aux meilleures conditions de notre communauté.
Bill, pendant que tu voles vers l’ouest, je t’envoie la bénédiction du vieux pilote de brousse : « Que la météo et les vents te soient favorables » !